L’Iran connaît en 1979 l’un des régimes les plus stables, prospères et répressifs du Moyen-Orient ; celui-ci s’effondre pourtant en quelques mois sous les coups d’une grève sauvage massive et d’émeutes urbaines incessantes. L’ayatollah Khomeyni arrive au pouvoir. Cette étude revient sur les causes d’une des plus grandes révoltes ouvrières du XXe siècle et met en lumière les mécanismes d’une protestation croissante, l’échec de la répression et l’effondrement de l’Etat.
Elle montre comment, antérieurement, les ayatollahs ont transformé la religion chiite en une idéologie politique moderne et comment une partie de la classe moyenne et intellectuelle l’a adoptée comme référence identitaire et subversive. Comment, également, le clergé chiite prend les rênes de la contestation pour en faire une « révolution islamique » et doit, la victoire acquise, affronter une seconde vague de grèves ouvrières ainsi qu’un mouvement de révolte des femmes dont le monde n’a jamais connu d’équivalent.
L’auteur aborde enfin les aveuglements d’une gauche française devant un soulèvement inédit et mène, en particulier, une critique sans concession des prises de position de Michel Foucault. Ce livre est aussi une réflexion qui, passant parla question de l’autonomie du prolétariat, de l’autogestion ou encore du genre, pose celle de la possibilité et des enjeux de la révolution sociale aujourd’hui, « seul espoir d’éviter un désastre écologique, un chaos capitaliste ou postcapitaliste ».