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Sanora Babb : Eux dont les noms sont inconnus

Eux dont les noms sont inconnus

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PROCHAIN DÉBAT

Le vendredi 17 octobre 2025 à 20h00

LES ÉTOILES NOIRES - SANORA BABB & AGNÈS SMEDLEY (À CONFIRMER)

C’est une double Étoile Noire en ce mois d’octobre ! Et celle-ci sera consacrée à deux grandes figures oubliées de la littéraire américaine : Sanora Babb (1907-2005) et Agnès Smedley (1892-1950) ! Les éditions du Sonneur ont traduit au printemps Eux dont les noms sont inconnus et les éditions nada viennent de publier Fille de la terre ; deux lectures inouabliables... Discussion à partir de 20h avec Valérie Millet, Sandrine Duvillier, Victoria Pleuchot et Concert à 21h - en cours de programmation // dans la librairie (23 rue Voltaire, Paris XIe, m° Rue des boulets ou Nation).

Traduction (anglais) et préface de Thierry Beauchamp

Oklahoma, années 1930. La Grande Dépression fait rage aux États-Unis et le Dust Bowl ne cesse de s’abattre sur les terres agricoles, avec ses tempêtes de sable qui obstruent régulièrement le ciel. Devant ce sol qui se craquelle sous l’effet de la sécheresse, la famille Dunne tient bon, ploie, puis finit par capituler. Elle rejoint alors l’interminable cohorte de ceux qui fuient la misère, guidés par l’espoir d’une Californie prospère, promesse d’un renouveau – ou d’un autre mirage…

Dans ce roman inédit, Sanora Babb redonne une identité et une dignité à ceux «  dont les noms sont inconnus  », ces centaines de milliers de migrants confrontés à une catastrophe écologique, à l’exploitation brutale et à l’humiliation. Oubliée de l’histoire littéraire, source d’inspiration pour John Steinbeck et ses Raisins de la colère, elle retrouve enfin la place qui lui revient.

Aux sources des Raisins de la colère de John Steinbeck

Lors de son engagement dans un camp destiné aux réfugiés du Dust Bowl, Babb rassembla dans ses notes de terrain les témoignages de plusieurs centaines d’entre eux. Ces documents précieux jouèrent un rôle déterminant dans la naissance des Raisins de la colère de John Steinbeck. En mai 1938, Tom Collins, le directeur du camp organisa en effet un déjeuner avec Sanora Babb, qui accepta de remettre au romancier une copie de ses notes. Steinbeck se mit à l’écriture de son chef-d’œuvre à la fin du mois de mai, qu’il termina en octobre.

De son côté, Babb manquait de temps pour achever son livre tant sa mission auprès des réfugiés l’accaparait. Elle fit parvenir ses premiers chapitres à Bennett Cerf, directeur de la prestigieuse maison d’édition Random House, au printemps 1939 et l’intégralité du manuscrit en juillet. Or une semaine plus tard, il la reçut dans son bureau pour lui apprendre que son contrat était annulé en raison du succès phénoménal des Raisins de la colère – 200 000 exemplaires vendus en juin 1939, soit moins de deux mois après sa sortie en librairie – et de la trop grande proximité thématique des deux romans. Jamais Steinbeck ne mentionna le nom de Babb quand il lui arriva d’évoquer la genèse des Raisins de la colère. S’il loua l’aide précieuse de Tom Collins, il passa entièrement sous silence le rôle des notes de terrain remises par la jeune femme avec qui il avait partagé un repas en mai 1938. Eux dont les noms sont inconnus ne parut qu’en 2004.