La grève des sardinières de Douarnenez, en 1924, est restée dans les mémoires. Victorieuse, leur lutte est aujourd’hui un symbole des mobilisations ouvrières féminines.
Cent ans après, on continue de travailler la sardine
dans les zones industrielles de ce petit port finistérien. L’étripage et l’emboîtage sont encore largement réalisés à la main et ce sont toujours des femmes qui s’y collent. Des femmes du coin en fin de carrière, de jeunes intérimaires et, surtout, des « petites mains » exilées.Toutes soumises à une tâche ingrate et harassante, à l’injonction au rendement. Face à la dureté du labeur, au manque de considération, à la menace de l’automatisation, des solidarités se nouent et la lutte syndicale retrouve un peu de vigueur après plusieurs années d’apathie. Assez pour provoquer la révolte ?
La mémoire des luttes n’a de sens qu’à condition de servir les combats d’aujourd’hui.Voilà ce que ce livre voudrait rappeler, en donnant à entendre des voix que l’on écoute trop rarement.