À la fin des années 2000, la France a lancé une « guerre contre le terrorisme » au Sahel. Avec les opérations Sabre, Serval, Barkhane, ce fut l’engagement militaire le plus long, le plus important et le plus coûteux depuis la guerre d’Algérie. Le pouvoir hexagonal nous assure que cette intervention aurait été un « succès » et la France « exemplaire » : ni erreur, ni faute, ni crime, ni ingérence. Pourtant, la situation sécuritaire dans la région n’a cessé de se dégrader et l’État français porte sa part de responsabilité.
De l’huile sur le feu rappelle l’histoire de cette ingérence militaire en soulignant ses modalités et ses effets, pour la plupart méconnus : le recours aux drones armés, la réhabilitation de la contre-insurrection, les bavures systématiquement niées, l’instrumentalisation de l’aide au développement et le soutien aux pires régimes. Par une étude minutieuse des actions menées au Sahel dix ans durant, cet ouvrage entend contribuer à nourrir des prises de conscience et les mobilisations qui restent nécessaires pour en finir avec la présence militaire et l’ingérence françaises en Afrique.