Il arrive qu’une petite troupe d’agités percute son époque avec tant de force que l’incendie engendré par le choc n’en finit pas de rougeoyer des décennies plus tard. C’est assurément le cas d’une bande de fous furieux fréquentant le New York du début des années 1960 et son épicentre contre-culturel : le Lower East Side.
C’est leur histoire qu’Ed Sanders, le dernier barde de la beat generation, raconte dans les Contes de la gloire beatnik, ce roman polyphonique qu’il mit trente ans à achever. S’y mêlent les vies de poètes, écrivaines, peintres, musiciennes, réalisateurs, comédiennes et militants qui refusent le confort de la classe moyenne et lui préfèrent la furie d’un monde souterrain où s’inventent d’autres manières de penser, de créer et de vivre.
Ce livre est une quête totale, pour une histoire totale. Sur la forme comme sur le fond, on ne lira sans doute jamais de description plus juste de cette période crépitante, quand les taudis crasseux étaient le centre de la création, et Ed Sanders leur humble pourvoyeur d’étincelles.