Carlos Taibo retrace les grandes lignes de l’anarchisme, afin qu’on puisse (ré)ancrer les luttes et mouvements sociaux actuels, leurs valeurs et leurs pratiques dans la longue histoire du mouvement libertaire – parce que l’action directe, l’autonomie ou l’autogestion ne viennent pas de nulle part.
Il ne s’agit donc pas là d’un bréviaire, d’un catéchisme, d’une boîte à outils qui contiendrait tous les éléments de LA solution, comme s’il suffisait de rendre la théorie anarchiste accessible pour qu’elle soit effective. Le processus est plus complexe, il faut que l’idée mûrisse en chacun. C’est ce qu’a compris Carlos Taibo, infatigable propagandiste de l’anarchisme. L’auteur part donc ici de ce qu’il a sous les yeux : la deuxième décennie du XXe siècle et le début du XXIe ont en effet vu dans les mouvements sociaux une résurgence des pratiques anarchistes, spontanées, éparses (des Indignados espagnols à la place Syntagma à Athènes, du Occupy nord-américain au Nuit debout du printemps 2016).
Action directe, autonomie, autogestion. Au-delà des luttes : l’anarchisme n’est pas un livre d’histoire, c’est plutôt un rappel des faits, des débats et des positions libertaires (de l’État à la lutte des classes, du féminisme à l’écologie, etc.) pour que ces mouvements aillent plus loin : en effet, privés de base, pas moyen de se mettre debout.
Carlos Taibo est professeur de sciences politiques à l’Université autonome de Madrid. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages sur l’anarchisme, les Indignados, la décroissance, la crise, la Russie... Le présent ouvrage, sorti sous le titre Repensar la anarquia en 2013, a déjà été publié dans plus de 10 pays.