O Mandelstam a trente ans lorsque paraît, à Berlin en 1922, son deuxième livre : Tristia. Tristia, langue de l’exil dans la tradition ovidienne, dialogue avec Alexandre Pouchkine, autre exilé, langue d’un lyrisme qui s’en défend. Cette nouvelle traduction du plus beau livre d’Ossip Mandelstam est l’aboutissement, pour Christian Mouze, de longues années de travail. Travaillée par la lecture de la poésie russe, la langue de Christian Mouze a fini par se confondre avec elle ; et ses traductions, claires et légères, n’ont pas leur égal pour rendre en français ce lyrisme qui se débat contre un drame froid, cette trivialité secouée de lyrisme.