Emile Delcourt, patron d’une usine de fabrication d’ancres de marine située à Valenciennes, est aux abois : les affaires sont si mauvaises qu’il n’a même pas les moyens de mettre en place, à l’instar des grandes entreprises du CAC 40, un " plan social ".
Pourtant, il suffirait que le quart de ses salariés quitte l’entreprise pour que celle-ci survive. Comment se débarrasser du personnel superflu ? Poser la question, c’est y répondre : voici Delcourt embarqué, sous l’empire d’une inspiration subite venue d’une conversation avec un voisin spécialisé dans la climatisation, dans un dégraissage d’une brutalité encore inconnue. Le patron de choc très droitier Delcourt ne pourra parvenir à ses fins qu’avec l’aide du délégué syndical CGT Burnier, communiste de choc.
D’abord condamnés par les événements à s’entendre, ils finiront par nouer une forme de complicité, fruit de leur attachement à certaines valeurs en voie de disparition. Ils cherchent à retarder le plus possible la victoire de la bêtise contente d’elle-même, figurée notamment par un certain Walfard, consultant parisien imposé par les actionnaires. Au-delà de l’ironie et de l’humour noir qui parsèment le livre, c’est la disparition de la réalité, ensevelie sous les discours creux de l’idéologie désincarnée aujourd’hui au pouvoir, qui est décrite dans ce roman.