"J’avais dix-sept ans lorsque j’ai appris à haïr cette société...". C’est ainsi qu’Auguste Blanqui, soixante-dix ans passés, débute le récit de son existence auprès du journaliste Aurélien Marcadet, venu l’interroger dans sa prison en 1877. Républicain irréductible, viscéralement attaché à la liberté et adversaire tout aussi radical des bourgeois et des monarchistes, Blanqui fréquente les prisons françaises depuis des années : révolutionnaire intransigeant, il n’aura de cesse de prôner tout au long de sa vie l’insurrection violente, s’attirant par ses appels aux armes une longue suite de procès et d’emprisonnements, au point qu’on le surnomme : L’enfermé.