Les Nuits Rouges ont été crées il y a une dizaine d’années d’une volonté de revisiter des textes essentiels du mouvement révolutionnaire ; de fait les Nuits Rouges ne publient quasiment que des textes déjà existants – nouvelle présentation, annotés, nouvelle traduction, rassemblés de manière à créer du sens. Les remettre au goût du jour, en sorte. De préférence en laissant toute latitude et autonomie à qui s’est vu confier la responsabilité de la publication.
« On essaie d’allier la vigueur de la conviction avec la rigueur de “l’édition scientifique”. Ces textes sont présentés, actualisés, par des spécialistes, connus ou moins connus, et qui, politiquement, appartiennent à divers secteurs de l’extrême-gauche, ou simplement à la gauche ».
Le « comité éditorial » des Nuits Rouges ne se réserve le droit d’intervenir que sur le quatrième de couverture. La palette des thèmes évoqués est large : anarchisme, communisme de conseil, opéraïsme, anticolonialisme, féminisme… mais tous participent d’une volonté de réhabilitation historique de la pensée révolutionnaire. Par exemple, afin de ne pas perdre la mémoire des horreurs de nos aïeux, à été exhumé récemment le Code de l’Indigénat, version « républicaine » du Code Noir de Louis XIV, dans Comment la France "civilise" ses colonies. Suivi de Code de l’indigénat, code d’esclavage (brochure de la CGT-U), Textes de 1932 et 1928.
On trouve aussi chez les Nuits Rouges des anthologies du Père Peinard ou de La Guerre Sociale, journaux qui non seulement documentent sur la réalité sociale de l’époque mais qui offrent surtout une langue acerbe, virulente, critique et volontiers caricaturale – ce que nos journaleux d’aujourd’hui semblent avoir répudié, préférant l’allégeance au pouvoir. Caricatures encore, avec L’Assiette au beurre (1901-1912), recueil de quelques 300 dessins sans concessions. Parmi les textes « classiques », Bakounine, Boukharine, Marx et Conan Doyle ; parmi les nouveautés, Histoire du Naxalisme. Jacqueries et guérillas de l’Inde (1967-2003) ou La Fiat aux mains des ouvriers. L’automne chaud de 1969 à Turin. Déjà plus de trente titres à leur actif et des tirages moyen entre 1000 et 1500 exemplaires… Les bonnes surprises, c’est par exemple le succès des textes féministes libertaires d’Alexandra David-Néel, ou de La gloire des athées, anthologie de l’athéisme en 700 pages. Critique de la religion d’ailleurs bien cohérente avec l’organisation interne ; « Les Nuits rouges fonctionnent sous le régime de l’association. Le bénévolat, oui ! L’apostolat, non ! Les livres doivent se financer tout seuls, sans subventions mais sans que les sociétaires aient à mettre la main à la poche. »
Les éditions Les Nuits rouges
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